
Qui ne rêve pas d’être un jour « Explorateur » ? C’est en parcourant les espaces, en étant ouvert aux autres, et en accueillant ce qui vient vers nous, qu’on découvre les meilleures choses.
C’est d’un coin de campagne savoyarde que le vent de la vie m’a poussé jusqu’à la Chine où vit mon père depuis quelque années, comme explorateur-spéléologue dans un autre coin de campagne de la province du Guizhou.
Mon prénom est Colette, je suis née en 1991, et moi non plus, je n’aimais pas l’école. J’ai pourtant poussé mes études en alternant des années au CNED ou à distance, et des années sur les bancs de l’université. Sans me soucier de ce que « je pourrais faire plus tard », j’ai choisi d’étudier la Sociologie, qui m’a paru à la sortie d’un bac L, comme la meilleure voie à prendre pour comprendre notre société.
Je n’ai pas été déçue : sociologie de l’environnement, socio-histoire du salariat, sociologie de l’immigration, sociologie critique de la modernité, voici peut être les cours qui m’ont le plus marqués. Mais je gardais du coin de l’œil un attrait pour la Chine où je me rendais autant que possible les étés, pour revoir mon père.
Autant que possible j’ai suivi une voie qui me permettait de relier mes études en sociologie avec mes voyages en Chine, et j’ai eu la chance de pouvoir le faire lors de mon entrée en master recherche « Société, risques et vulnérabilités » à l’université de Caen, puis en master 2 en continuant ce même projet à l’ENS de Lyon « Asie Orientale Contemporaine ». Je crois que mon choix de sujet de recherche a attiré le regard…
Pourtant, c’est le hasard qui m’a mené à ce sujet : « L’appropriation des questions environnementales au sein des entreprises sociales dans le Yunnan-Chine ».
En 2012, j’ai tenté l’impossible : rejoindre un groupe d’étudiants chinois en ethnologie sur le terrain. De part quelques contacts, j’avais cru pouvoir trouver une petite place ; mais l’Université du Guangxi a trouvé une mauvaise excuse pour ne pas me prendre. Pourtant j’étais là, et il fallait bien me proposer quelque chose : aller à Kunming, rejoindre une étudiante 10 jours qui fait un article sur une « organisation de protection de la nature ». De fil en aiguilles, j’ai porté ce projet jusqu’à mon master.
Aujourd’hui, en 2016, j’écris cette présentation depuis la Chine, où je fais mon enquête de terrain pendant 3mois. J’ai voulu rejoindre Etika-Mondo pour faire connaître ces démarches, et éclairer cette zone aussi gigantesque que difficile à comprendre, qu’est la Chine. Évidemment, je ne pourrais faire que de petites choses, et ce que je vous présenterai seront des petits projets ; mais des projets prometteurs dans leur aspect éthique, environnemental, et dans les démarches qui leur sont propres.
Cependant, aller au bout d’un tel mémoire de recherche n’est pas chose facile, lorsque j’ai passé ma soutenance de master 1, on me proposait de porter ce projet jusqu’à la thèse. Mais je suis fatiguée des études, et je ne voulais pas remettre le travail de terrain à un avenir de plus en plus incertain…
Lorsque j’ai habité à Nantes, entre 2012 et 2014, j’ai été très touchée par le projet d’aéroport à NDDL, j’ai participé à une des manifestations et j’ai vu la violence réelle ou symbolique et le poids que faisaient peser sur nous la présence de cette masse de CRS. C’est aussi pendant cette période que j’ai réalisé que nous avions nos propres combats à mener ici, et qu’une partie non négligeable des citoyens que nous sommes, apportaient des solutions locales, et efficaces.
A ce moment, j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose à bâtir ici, et maintenant. Mais j’ai été prise d’un étrange sentiment, situé entre la joie et le malaise : la joie de découvrir que nous pouvons faire quelque chose et qu’il y a des gens aujourd’hui qui essaient voire qui réussissent ; et le malaise en même temps de voir que nous n’étions pas les bienvenus, et que de nombreux obstacles seront à surmonter…
Un instant, partir en Chine m’a paru absurde. Comme une idée d’une autre époque qui s’effondrait avec le reste de nos sociétés modernes.
C’est donc une exploration en partance, que je vais vous partager ; comme l’achèvement peut être de mes explorations passées. Pour montrer ce qui se fait là bas, au niveau local ; avant de faire moi même, ce que je pourrais faire, là où le vent de la vie me portera à l’avenir.
Colette
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