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Des nouvelles du chantier de la Ferme Portes Ouvertes (Togo)

Un coucou du Togo!!

 

Je vous écris ces quelques lignes un peu tardivement, mais les occasions de le faire en bonnes conditions ne sont pas nombreuses et la ferme ne nous a pas laissé beaucoup de temps!

 

Lors de notre deuxième grande expédition sur la ferme, nous avions avec nous Alexandre, un ami de longue date (on s’était rencontré lorsque j’avais 13 ans, en Thaïlande, pendant un voyage avec ma maman!), et nous nous étions retrouvés des années plus tard sur Facebook à travers le projet de la Ferme. Tout de suite il m’a dit qu’il voulait venir nous voir malgré les conditions très rustiques du terrain. Dans notre équipe comptait toujours le menuisier Bushman.

 

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photo2La cabane

 

Nous avions décidé de nous installer sur le terrain et non pas chez Papa et ses enfants. Sam et moi étions de plus en plus sous le charme du terrain et nous voulions y passer nos soirées et nous y réveiller le matin! Notre petit abri en bambous et taules de récupération étant debout (mais sans mur), nous y avons aménagé notre cuisine, salon, salle à manger, atelier d’outils et chambre. Alex étant arrivé avec sa tente, il est directement allé s’installer au milieu des bambous.

 

 

N’étant plus sûrs des emplacements choisis et avec les conseils (judicieux!) d’Alex, nous avons passés une après-midi à arpenter le terrain. Nous avons trois très hauts arbres qui ressemblent à des baobabs. La rivière est très jolie, elle n’est pas longiligne mais fait des virages et circule librement sur le terrain. A un moment donné deux bras de la rivière se promènent parallèlement. Nous avons choisi un endroit en hauteur, pour se protéger de l’eau pendant la saison des pluies. Derrière nous se trouve une des petites forêts de bambous et devant nous le terrain descend, avec les deux bras parallèles de la rivière, et un des grands arbres en fond, sortant de la rivière. Cet arbre a des racines impressionnantes!

 

Nous avons ensuite creusé les trous pour les pilotis puis cassé des cailloux de marbre! Dans la région, les locaux nous disaient qu’il y avait beaucoup de marbre et en effet il y a deux carrières à proximité. Nous avons donc avec Alex, comme au bagne, cassé nos cailloux pour le ciment. Puis le menuisier a commencé le cadre en bois.

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Pendant ce temps, nous avons continué à nettoyer le terrain, Alex a nettoyé la forêt de bambous qui en avait grandement besoin! A un endroit dans la rivière, un ancien nous a dit qu’il y avait de l’eau pas loin, qu’avant les fermes voisines venaient chercher de l’eau ici. Sam a donc entrepris une mission creusage mais malgré des efforts qui moi me paraissaient de l’ordre du surhumain, l’eau n’est pas venue. Pour le moment nous allons donc (les garçons je vous rassure!) chercher l’eau au point le plus proche, qui demande 40 minutes de marche. Sam ou Bushman prennent la brouette et portent ainsi 3 bidons de 25L chacun.

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Nous essayons de faire travailler le plus possible les villageois. Ils viennent avec leurs coupe-coupe nous aider à nettoyer le terrain. Les femmes viennent avec leurs ribambelles d’enfants. Nous calculons les tarifs par carré nettoyé à l’aide d’une ficelle. Ils sont très étonnés de voir des hommes arrivant de Lomé travailler, ne parlons pas de la petite blanche!

 

En fin de journée, avant la nuit (pas d’électricité), nous faisons des gros tas de branches coupées au long de la journée. Ainsi le soir, après le dîner nous allumons des grands feux que nous regardons en sirotant du thé.

 

Des amis de Lomé qui, nous en avons pris conscience, étaient très curieux de ce qui se passait en brousse, sont venus nous voir. Ainsi nous avons vu débarquer les garçons avec les sacs de boissons fraîches (il faut nous imaginer savourant ces boissons, après ces jours au soleil, prenant une douche tous les deux jours par économie d’eau, sans électricité donc sans réfrigérateur ni ventilateur!!!!). Ils avaient aussi ramené des provisions avec lesquelles nous avons cuisiné un énorme plat que nous avons partagé tous ensemble.

 

Nous avons eu quelques pluies, plus impressionnantes les unes que les autres. Avant que l’eau ne tombe, un vent énorme se lève, tout s’envole y compris les casseroles. Nous protégeons tout, nos cheveux volent, il fait nuit et nous ne voyons rien. Nous entendons des dizaines de bruits différents autour de nous. Puis ça se calme et le lendemain un grand soleil nous réveille.

 

Nous sommes revenus quelques jours plus tard après le départ d’Alex. Un jour où nous nous sommes levés à l’aube, vers 5h. J’avais préparé à manger en me levant et au moment où je retirais ma marmite du feu, une pluie énorme nous est tombée dessus. Nous avons d’abord protégé les affaires le mieux possible. Puis nous nous sommes assis sur deux chaises sous l’abri, la pluie était violente est nous étions morts de froid. L’eau coulait en torrent sous nos pieds, nous étions recroquevillés sur les chaises et sous un tas de vêtements que nous nous étions empilés les uns sur les autres. Nous ne pouvions bouger ni attraper la nourriture préparée pour manger. Les sacs de ciment ont alors commencé à prendre l’eau et la pluie ne se calmant pas, nous avons donc décidé de nous lever et de faire un plancher avec nos bois pour la construction que nous avons calés sur des troncs de tecks sous l’abri. Nous nous sommes levés et avons commencé à tout déplacer d’un côté pour faire le plancher, puis même chose de l’autre côté. Nous avons pu nous asseoir sur un petit endroit où l’eau n’arrivait pas, nous mettre au sec et manger. Nous avons passé l’après-midi comme ça.

 

Mon père dit en rigolant : comment est-ce que de  si petits poignets peuvent défricher la jungle africaine? Je n’ai jamais habité un endroit aussi sauvage. Le terrain étant totalement vierge, nous ne voyons aucune limite à la verdure. Cela donne une impression réelle d’être coupés du monde. La nuit, cela s’intensifie encore plus, avec tous les sons que nous n’entendons pas la journée. Nous ne voyons rien à part notre feu de bois. A la lumière du feu, il semblerait que les bambous soient organisés en allées. Mais le jour, il n’en est rien.  Nous prenons nos douches (rares mais très appréciables!) sous un palmier et de temps en temps nous voyons le troupeau de bœufs d’un peul venir paître sur le terrain. Les images sont plus belles les unes que les autres et cette aventure est régénératrice et fait un bien fou à la tête!

Cela fait un mois que nous ne sommes pas retournés sur la ferme. Nous sommes à Lomé où nous préparons le dossier de demande de visa de Sam, ce qui est très compliqué. Mais, avec différentes aides et surtout celle de mon papa que nous remercions de nous soutenir autant dans le projet, nous avons fini par faire un beau dossier! Nous avons rendez-vous au consulat le 9 juin, n’hésitez pas à nous envoyer une petite pensée ce jour-là, tout dépendra de cet entretien! Nous avons déjà différentes rencontres et évènements organisés au cours de l’été, nous partagerons avec vous les dates au fur et à mesure.

 

Lassés de Lomé, nous partons sur la ferme en début de semaine prochaine.

 

Akpe kaka, Eysolo…..!

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