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Des poules aux truites au Jardin du Roi de Porto Novo (Bénin)

La semaine dernière, les globes trotteuses ont fait escale à Porto Novo (Sud Ouest Bénin), où elles ont rencontrées Idriss Fofanath et sa famille.

Cette expérience a été étrangement marquante ; nous avons été accueillies dans la maison familiale. Le papa de Fofanath a été l’un des pionniers de la ferme Songhai, il travaille actuellement dans entrepreneuriat agricole et est aussi roi de Djougou (Nord Bénin).

 

Aujourd’hui dans les pays d’Afrique de l’Ouest, il y a deux grandes autorités : le gouvernement et les rois. Ainsi le Bénin, par exemple, est partagé en plusieurs provinces. Le roi et sa cour ont pour mission première de veiller au bon développement de son village ou ville. Lors de la cérémonie de début d’année, les habitants de la ville et des contrées voisines (chaque ethnie doit être représentée) viennent tour à tour saluer le roi, souhaiter qu’il garde son statut pour l’année à venir et lui offrir des présents. Le roi a aussi un rôle de médiateur, notamment dans les histoires que la police juge impossibles à résoudre. Cela se produit notamment avec les histoires liées au Vodoun ou bien d’héritage. Prenons l’exemple d’une famille X : l’homme a trois femmes et douze enfants, le papa décède, les histoires d’héritage et de vente de la maison familiale peuvent vite se compliquer. Sur de nombreuses maisons on peut trouver l’écriteau « maison à ne pas vendre ». On fait alors appel au roi ou à des conseils.

 

Ce fût une rencontre intéressante pour nous, notre première fois dans une famille africaine aisée, ou nous avons été agréablement surprises de voir que la pâte reste l’alimentation principale, aussi bien dans les maisons royales que dans les cases de pêcheurs ou de paysans.

 

Cette famille a créé la ferme « Le Jardin du Roi » : le papa nous explique « le client est roi et quiconque passe le portail est dans son jardin ». Aujourd’hui cette ferme travaille majoritairement l’élevage mais va bientôt reprendre le maraîchage. On peut trouver les clapiers à lapins, les poulaillers et les bassins pour la pisciculture.

L’idée qui a retenu notre attention est celle des poulaillers construits en pilotis au-dessus des bassins. En effet, nous explique le papa, l’organisme de la poule utilise environ 30% de ce qu’on lui donne à manger. Notre idée est donc que par ses excréments les algues et les poissons puissent utiliser le reste. (Les poulaillers sont construits de telle sorte que leurs excréments tombent directement dans l’eau des bassins). Le poisson a une capacité de tri et est capable de prendre uniquement ce dont il a besoin dans les excréments de la poule. Après une seconde digestion, par les excréments du poisson, les algues qui par un phénomène de photosynthèse s’étaient déjà nourries avec les excréments de la poule, peuvent se nourrir une deuxième fois avec ceux des poissons.

 

Le Jardin du Roi présente une deuxième initiative : celle de créer une buvette avec deux principaux objectifs.

 

– La ferme est construite de manière rectangulaire, et ce sont les bassins qui donnent cette forme au Jardin. La buvette se situe au centre du rectangle, et qui vient faire une halte au Jardin se retrouve entouré des bassins. La construction des poulaillers en pilotis est telle qu’elle attire notre attention instantanément. Le client est donc amené à se poser des questions et à voyager dans ces techniques de production agroécologiques.

 

– Le second objectif de la ferme est de transmettre ces techniques, notamment en matière de pisciculture. Ainsi, le papa qui donne des cours en entrepreneuriat agricole à l’université de Djougou, et qui trouve que la pratique est manquante à l’enseignement universitaire, propose aux étudiants des stages gratuits pendant l’été au Jardin. Sur place, des bassins et des planctons sont mis à disposition des stagiaires pour leur expérience, ainsi qu’un lapin et une femelle dans un clapier. Les stagiaires ont pour rôle de mener à bien la reproduction et de prendre soin des petits.

 

Nous remercions Fofanath et sa famille pour l’accueil et leur bonne cuisine ! (La mama était très étonnée de nous voir manger la pâte à la main comme tout le monde, et s’est acclamée : « je ne vous savais pas si facile les blanches ! »)

 

Petite note : Nous voulions profiter de notre escale à Porto Novo pour aller visiter la ferme Shongai. Pour des raisons climatiques (les premières pluies arrivent ce qui signifie coupure d’électricité générale à plus ou moins longue durée !) et le peu de temps qu’il nous restait, nous ne sommes passées que brièvement et n’avons pu rencontrer personne de la direction. Cependant j’ai été déçue par cette première approche : lorsqu’on entre sur le site on se retrouve nez à nez avec un guichet de retrait EcoBank. La deuxième image est celle d’une « Location de TITANS ». Les Titans sont des camions de transport énormes. La troisième image est celle du « centre commercial ». Et finalement, les prix des formations sont exorbitants. Développer l’agriculture biologique au niveau local… Mouais ! Cependant n’ayant rencontré personne de la direction, nous ne fermons pas notre porte à Shongai. De plus, nous avions rencontré à Bethania, au Togo, une personne qui avait suivi la formation à Shongai et qui semblait en être contente.

 

A la suite de Porto Novo, Joséphina est partie à Ouidah (Benin) pour y rencontrer trois initiatives dont une AMAP créée par un béninois qui regroupe plus de 40 producteurs et 300 inscrits. Je suis rentrée à Lomé pour rencontrer trois autres initiatives. Je vous ferai parvenir l’article sur Benoit et son association  Eco-centre-Togo. Nous nous rejoindrons d’ici une petite semaine pour commencer notre expédition vers le nord du Togo.

 

A tout bientôt !

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