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Eco-construction à l’Eco-Centre (Togo)

Par cette journée ensoleillée, je vais vous parler de Benoît. Il est togolais et a vécu pendant longtemps en Europe. Il a quitté il y a six mois la Belgique, avec sa femme et ses enfants, où il était architecte indépendant. Il a laissé de côté sa situation pour revenir vivre au Togo. Ses projets sont son entreprise d’éco-construction, et celui qui nous intéresse particulièrement : l’Eco-Centre-Togo. Il souhaite ainsi « poser un acte respectueux de l’environnement » (n’est-ce pas ce qu’on appelle initiative éthique ??).

 

Pourquoi avoir choisit l’éco-construction ?

 

Pour Benoît, la bio-construction favorise la biodiversité. L’éco-construction se soucie de l’environnement et prend en compte tous ses éléments. Benoît a toujours été frappé par les constructions au village, notamment la maison de son grand-père. Son plafond était monté avec des lattes de bois complétées par du torchis. Le torchis qui est un régulateur thermique (très pratique ici, des murs qui gardent la fraîcheur ! De plus cela permet une baisse de la consommation d’énergie, notamment due aux ventilateurs et climatisations), mais aussi un régulateur acoustique. De plus, le torchis permet de diminuer le taux de pénétration des ondes de téléphone, TV, radio, etc.

 

Benoît, en plus de présenter une initiative éthique présente une initiative originale et très intéressante : c’est le mélange des savoir-faire architecturaux anciens et contemporains. C’est-à-dire : les Hommes de la génération de son grand-père piétinaient la terre pour pouvoir la travailler et monter les murs des maisons. Aujourd’hui Benoît travaille toujours la terre mais en utilisant une machine pour stabiliser les briques et pouvoir monter des étages comme sur la plupart des maisons modernes. A l’époque on construisait des dalles en bois, aujourd’hui les dalles en ciment sont plus communément utilisées. Benoît propose des dalles en bois complétées par des cosses de riz et de l’argile qui protègent les dalles du feu par exemple. Il travaille aussi les toits végétaux pour lutter contre la chaleur. Benoît a donc une très bonne recette : utiliser l’intelligence de nos progrès (utiles !) sans oublier les savoirs faire de nos ancêtres !

Qu’est-ce que l’Eco-Centre-Togo ?

 

Tout d’abord c’est une association à but non lucratif qui travaille sur la réinsertion professionnelle. Pour cela, le centre propose des formations gratuites qui commencent par une remise à niveau en français et en mathématiques. Puis la formation se concentre sur l’éco-construction. A la clé de la formation, le centre se propose d’aider les jeunes à trouver de l’emploi. Benoît parle toujours des jeunes (il faut être majeur) mais il précise que le centre est ouvert à tout adulte désirant suivre la formation. L’Eco-Centre-Togo travaille avec d’autres associations, des orphelinats, des écoles qui créent le lien entre les jeunes et le centre.

 

Pour Benoît, l’éthique est directement liée au respect de l’environnement, c’est à dire de tous les êtres vivants : végétal, animal et humain.

 

Parallèlement au centre, Benoît mène une autre action : son projet toilettes sèches.

 

Il a d’abord ciblé les endroits selon plusieurs critères : mixité de population, endroit prioritaire. Le premier est la lagune de Bè où la population qui, à cause de mauvaises constructions voient l’eau remonter de leurs latrines qui s’inondent, font leurs besoins au bord de l’eau. Des maladies se développent alors, comme le choléra qui actuellement est de retour à Lomé. L’avantage des villes africaines, contrairement aux villes européennes, c’est qu’ici ne se pose pas le problème du ramassage des déchets des toilettes ! En effet, les villes sont construites avec des maisons qu’on appelle des carrés (à cause de leurs formes) : chaque famille a son carré. Nous vivons par exemple dans la maison Dick à Lomé. Quand on dit maison Dick, c’est en fait un  regroupement de maisons (plus d’une dizaine), puisque généralement les familles partagent les maisons sur trois générations. Les maisons forment un carré au centre duquel on trouve une cour, avec le puits, les toilettes et les douches communes. Il y a donc possibilité de faire du compost dans chaque maison.

 

Mais Benoît est confronté aux mêmes préjugés qu’en France : « Les toilettes sèches c’est pas propre« , « On ne va pas revenir aux toilettes de nos ancêtres !« . Mais petit à petit l’oiseau fait son nid ! Benoît joue la carte de la qualité : il convainc la population en montrant sa maison comme exemple. « Ici ça ne sert à rien de parler, il faut montrer aux gens« , m’explique t-il. Le problème de Benoît pour cette action est le financement. Il compte 100 000 cfa (équivalent de 150 euros) puisque, me précise-t-il, le bois ici est très cher et pour la construction d’une cabine en contre plaqué (1.44 x 1.20 mètres) il faut compter 15 000cfa (environ 21 euros). Le message de Benoît est donc le suivant : il fait un appel au soutien financier. Il fait aussi un appel aux échanges : échange de savoirs, de formation, d’idées… Il recherche l’amélioration et est ouvert à toute contribution au projet.

 

A venir dans la semaine, l’article sur l’association Asmerage Togo. Joséphina arrive demain du Bénin, elle aura aussi certainement des choses à partager avec vous !

Belle journée,

 

Ninon

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