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Interactions et entreprise, principes coopératifs

Interactions et entreprise, principes coopératifs

La nuance est de taille : ce sont nos interactions qui font nos conditions d’existence (Haëckle, 1866) et pas uniquement notre pensée (Descartes, 1637). Et cela s’observe facilement dans le monde de l’entreprise qui n’a de cesse d’évoluer comme en témoigne les modèles dits Food Coop (coopératives alimentaires) comme la Louve (Paris) et la Cagette (Montpellier). Il n’y a plus une entreprise qui possède un brevet, qui a mis en place une chaîne de production et de distribution et qui gagne des parts de marché notamment grâce au matraquage publicitaire, mais une entreprise participative qui s’invente, se construit et se développe de manière coopérative jusqu’à la participation des utilisateurs dans le fonctionnement même de l’entreprise. Le monde de l’open source et du copyleft en est une illustration parfaite comme en témoigne les deux modèles que s’opposent Microsoft et Linux, les stratégies Agile et Lean startup confirment la règle. Ce pivot n’est pas anodin : derrière l’entreprise la motivation diffère.

L’entreprise classique nourrissait la prétention de ses propriétaires à réussir au sein de la société et cette réussite se calculait très simplement au regard du capital engendré exprimant la valeur des hommes. Le « Je pense donc je suis » marquant par la même occasion une vision très autocentrée au sein même de la civilisation, oubliant que le bien vivre de chacun résulte du bien vivre ensemble. Or, dorénavant, la quête se tourne de plus en plus vers un équilibre collectif avec de nouvelles considérations comme : l’expérience de l’échange vaut au moins autant que l’échange lui-même. Le succès des AMAPs et de la Ruche qui Dit Oui en sont des exemples. Et si le second modèle entend encore une capitalisation des gains, les utilisateurs achètent dans un esprit de petit marché recouvré, directement en lien avec les producteurs qu’ils savent payés convenablement, le tout grâce à l’implication citoyenne d’une famille qui organise les rencontres et y trouve elle aussi son profit. Ainsi malgré la capitalisation qui porte la Ruche qui Dit Oui, les échanges servent de nouveau la société. Nous sommes loin des grandes surfaces sans vie, sans autre démarche qu’un principe d’achat-vente. Et si la dernière étape pour la société civile était de parvenir à bâtir de tels modèles sans la capitalisation derrière ? Ou bien qu’elle soit à destination de la puissance publique… ?

Toujours est-il que l’évidence de tels modèles s’illustre par le principe d’écosystème : la valeur ajoutée de ces principes tient dans la reconstruction sociale en cohérence avec les enjeux écologiques (productions et distributions de proximité, respect de l’environnement, etc). Et ça marche ! Si bien qu’on retrouve plus ou moins cette forme de modèle dans d’autres secteurs d’activité comme par exemple dans l’énergie avec Enercoop qui travaille à collectiviser et partager sa production énergétique et sa gestion d’entreprise.

Dans cette volonté de reconstruire un écosystème de proximité, le projet le plus ambitieux à ma connaissance tient dans l’incroyable expérience de la Coopérative Intégrale Catalane (Espagne) où l’insoumission fiscale sert à financer des projets locaux gérés de manière collective et participative (principe fondateur de la coopérative). Aussi vous pouvez trouver entre autres des soins dispensés par des professionnels de la santé en échange d’un peu de temps investi dans la coopérative.

On peut aussi inscrire dans cet élan les Oasis des Colibris où le territoire est repensé au service du collectif par le collectif (ce qui les distingue des éco-habitats où un collectif pas toujours en interaction jouit d’un territoire dans le respect de l’écologie mais sans forcément plus d’implication) ou encore les Tiers lieux qui, s’ils ne datent pas d’hier, connaissent un élan fort avec la propagation des espaces de coworking, Fablab, Hackerspaces, Repair’cafés, jardins partagés…

On peut aussi inscrire dans cet élan les Oasis des Colibris où le territoire est repensé au service du collectif par le collectif (ce qui les distingue des éco-habitats où un collectif pas toujours en interaction jouit d’un territoire dans le respect de l’écologie mais sans forcément plus d’implication) ou encore les Tiers lieux qui, s’ils ne datent pas d’hier, connaissent un élan fort avec la propagation des espaces de coworking, Fablab, Hackerspaces, Repair’cafés, jardins partagés…

Alors, si ces considérations sont pleines d’espoir, il ne serait pas constructif de ne se nourrir que de suffisance. La misère et la pollution continuent de grandir preuves que les innovations éthiques ne suffisent pas. Voire qu’elles ne parviennent pas encore à intégrer certains fondamentaux. Sommes-nous donc sur de l’innovation ou de l’optimisation ? Je gage pour de l’innovation puisqu’on voit clairement un changement de paradigme entre « modernisme » et « holisme ». Mais peut-être ne sommes-nous qu’au début du phénomène et qu’il est temps que nous soyons plus ambitieux ? Je le crois. Je l’espère. Mais l’affaire n’est pas mince.

Reste une autre question à laquelle je n’ai pas de réponse claire. Certes un changement de civilisation prend du temps. Mais comment se fait-il que l’écologie n’influence l’économie que très récemment et de manière encore bien modeste, alors qu’elle a alimenté bien des thèses politiques dès le XIXe siècle, des eugénistes (Hitler) aux anarchistes (Kropotkine) ? L’élément de réponse que je rumine tient dans la complexité des notions que sont l’écosystème et la niche écologique. Complexité d’autant plus éloignée que les notions de lignée ou de capital touchent directement l’individu dans le « concret ». Oui, d’aucun me diront que l’écosystème comme la niche écologique touchent aussi concrètement l’individu, peut-être même plus encore. Mais ce n’est pas sis simple puisque nous vivons dans des écosystèmes nouveaux, totalement anthropiques (les villes) et que dès qu’il y a distribution, la niche écologique se veut par procuration… Et là, on ne peut pas dire que les choses sont simples. Ni surtout évoquer les risques induits puisque pour l’heure, l’espérance de vie n’a cessé de croître. Et évoquer l’espérance de vie en bonne santé inférieure de 20 ans à l’espérance de vie n’y change rien : évidence trop nuancée pour un résultat final qui fait qu’on vit plus longtemps point barre. En d’autres termes, entre la définition de l’écologie par Haëckle et sa compréhension par le grand public, il faut plus de temps qu’entre la théorie de Darwin sur l’évolution des espèces et son interprétation par les néo-darwiniens. D’ailleurs c’est justement une mauvaise interprétation qu’en ont fait les néo-darwiniens… d’où les dérives sociales qui ont suivi. Comme quoi, le problème est bien immense : si l’écologie semble une évidence une fois acquis ses principes, elle n’est pas aisée à comprendre. Or c’est ce temps de compréhension et d’imprégnation qui pourrait marquer la source du retard que nous vivons. Car il faut se le dire, oui internet est l’invention technologique qui par excellence prouve la pensée holistique. Néanmoins, on peut parler d’invention par opportunité culturelle. Tant que le vivant ne sera pas pleinement inclus dans les nouveaux modèles, nous serons face à des modèles d’opportunité culturelle : l’interaction est comprise comme essentielle, mais manque la dimension « système » qui intègre la globalité dont la nature.

A moins que ça ne soit que l’actualité des catastrophes industrielles qui nous oblige à considérer les conséquences de nos actions. A la différence cette fois qu’au lieu d’implorer Dieu, nous avons compris que le principe se trouve dans la corrélation entre la transformation des écosystèmes que nous effectuons et les conséquences qui en découlent qui mettent en péril notre santé puisque nous modifions à l’échelle de notre civilisation la niche écologique humaine et tout son environnement. Ce sont ces catastrophes qui nous mettent face aux limites de nos quotidiens. Alors seulement à partir de là, certain.e.s commencent à repenser l’économie en y intégrant l’ensemble des interactions essentielles à nos conditions d’existence. La fameuse globalité du système qui nous fait passer de l’holisme à l’écologisme… Le problème, c’est que tant que la « masse » de notre société, n’aura pas une idée claire de comment la nature (et donc l’humain) fonctionne, après chaque émotion retombée suite à une énième catastrophe industrielle, si tant est que le phénomène d’émotion perdure et ne tombe pas dans la banalité, alors on peut craindre que l’écologie restera événementielle et que l’ensemble des innovations entrepreneuriales qui lui sont conséquentes resteront marginales.

Alors comment dans cette conscience aider à la transition nécessaire ? L’issue peut se faire par la croisée entre low-cost et qualité des incidences au-delà de la valeur propre du produit. Nous savons tou.te.s et tous que les grands espoirs basés sur l’éducation sont vains. Que mes mots ne soient pas mal interprétés : l’éducation est essentielle (on parle bien de stratèges k en écologie considérant le choix des mammifères à générer peu de descendance mais en apportant une éducation complexe à comparer des stratèges r développés par les insectes et qui consistent à croire à des procréations de grande échelle sans la moindre éducation parallèle). Ceci-dit, alors que nous jouissons en France de la génération la plus éduquée, force est de constater que les aspirations collectives ne sont pas à la hauteur d’un Âge d’or possible. Aussi, ce serait une erreur que de croire que la force de l’éducation suffira à faire changer le monde à temps. Non. La puissance du low-cost nous donne une leçon d’humilité.

Le low-cost tient pour principe simple de proposer les prix les plus bas. La grande distribution a pu éliminer tous ses concurrents grâce à ce principe. Plus largement c’est la victoire sans appel du capitalisme sur l’économie d’échelle selon les définitions proposées par Braudel. Le capitalisme caractérisant les grands marchands qui cherchent les zones d’achat aux prix les plus bas et les zones de vente aux prix les plus hauts, l’économie d’échelle illustrant les classiques principes des marchés locaux (avec des prix à peu près similaires laissant place à une concurrence par la qualité). D’où le principe évident que le capitalisme se veut international et l’économie d’échelle locale. La difficulté tient dès lors dans le fait que si le capitalisme est préjudiciable puisqu’il génère bien des conséquences dramatiques (faute de proximité et donc de transparence), il a le triple avantage de fournir à peu près tout, à peu près n’importe quand et à peu près à n’importe qui puisqu’il réduit drastiquement les coûts d’achat. Le capitalisme touche aussi le luxe (principe opposé au low-cost). Mais là n’est pas la question du jour car la « masse » ne peut s’offrir le luxe et c’est bien là le drame : elle ne peut même plus s’offrir simplement la qualité. Revenons au low-cost : or, il n’y a rien de plus naturel chez toute espèce (dont l’humain) que d’aller se nourrir au plus simple et au plus abondant. En ça, on peut dire aussi que le capitalisme suit certains principes de la science de l’écologie. Ils ne sont pas rares les exemples d’espèces qui détruisent leur écosystème par leurs actions trophiques. Ce phénomène est très présent notamment dans les écosystèmes jeunes et donc homogènes où une espèce invasive va y trouver des conditions optimales jusqu’à pulluler au point de modifier l’écosystème et de remettre en cause sa propre survie sur le lieu. S’en suit une migration, une régulation, une évolution ou la disparition de l’espèce.

Donc, outre le phénomène économique du pouvoir d’achat, le principe du low-cost est un argument à ne pas négliger par sa force écologique fusse-t-elle un risque à moyen terme. Pour être bien clair, le low-cost écologique c’est pour moi les charniers porcins du nord de l’Espagne à disposition des vautours des années durant, qui ont trouvé là une opportunité alimentaire incroyable. Simplement, quand les normes européennes ont obligé la fermeture de ces charniers, ce sont des milliers de vautours qui se sont retrouvés à dépourvu. En d’autres termes, politiquement, dans une vision à long terme, les vautours auraient du anticiper le problème et plutôt que de chercher une alimentation low-cost (peu chère énergétiquement en coûts d’acquisition : peu de vols de prospection à faire), ils auraient mieux fait de s’en tenir aux carcasses de mammifères sauvages qui leur aurait garanti une meilleure résilience. Mais la nature ne raisonne pas ainsi et j’ai cessé de croire que l’humanité pouvait raisonner aussi de la sorte. Du moins, si je nourris encore le rêve humaniste qu’un jour notre conscience à tou.te.s sera optimale, force est de constater que nous en sommes encore bien loin. Le monde et ses multiples facettes restant si complexe…

Or comment joindre le low-cost à la qualité puisque tirer les prix vers le bas rime nécessairement avec une compression des coûts afin de maintenir des marges valables ? Comment trouver des modèles low-cost capables de sortir de l’uniformisation puisque la compression des marges mène à l’obligation de la production en grande série ? Le micro-crédit n’a pu être rentable que par sa proportion. Yunus dit bien qu’à un modèle où il est possible de gagner beaucoup en un coup, il a préféré un modèle où il gagnait très peu mais plein de fois. Or, depuis si le crédit fait débat. Car si en effet c’est l’immensité de son marché qui fait son intérêt, son coût n’est pas low-cost pour ses utilisateurs, à savoir les emprunteurs. Donc, malgré la proximité du modèle, nous ne pouvons pas parler de low-cost pour le micro-crédit… Au contraire, il doit nous interpeller sur un point grave : le micro-crédit est l’une des seules solutions pour sortir de la misère, sinon la seule. En échange, son coût est supérieur à un crédit simple de consommation en Occident. En d’autres termes, la misère n’a d’autre choix que de payer plus cher un service moins risqué puisque le montant en cas de défaut de paiement est moindre. Alors comment faire ?

J’évoquais en introduction la Louve et la Cagette comme nouveaux modèles. Le seconde s’inspire du premier qui lui-même s’inspire de la Food Coop de Park Slope à New-York. Or en y regardant bien, le tour de force qui fait le succès de ces modèles tient de leur capacité à associer la qualité du service avec des prix défiant toute concurrence. Comment cela est-ce possible ? Et bien en changeant le mode de production. Du moins son coût.

Pour produire, il faut des matières et de la main d’oeuvre. Donc pour baisser les prix, soit on joue sur la distribution (circuits-courts par exemple), soit on joue sur la matière (économies d’échelle par exemple), soit encore on joue sur la main d’oeuvre. Pour cette dernière, on connaît tou.te.s les délocalisations dont le jeu consiste à trouver une main d’oeuvre moins chère ailleurs et dont la compétence est équivalente ou bien dont le coût de formation voire de perte de qualité est moindre que le rapport au prix de vente. De fait la baisse récurrente de la qualité des produits délocalisés. Et bien les Food Coop (coopératives alimentaires sur le modèle initial de la Park Slope Coop) ont trouvé une autre solution pour gagner sur le coût de la main d’oeuvre : impliquer l’utilisateur (le client) dans le système de production. Or comme de nos jours c’est la main d’oeuvre qui coûte le plus cher et que parallèlement la société n’a jamais compté autant d’inactifs, l’équation est on ne peut plus pertinente.

Chez Park Slope Coop ce sont quelques 17 000 bénévoles qui investissent chacun.e 2h45 de temps de travail par mois. Ce qui est une formalité à l’échelle individuelle couvre au total 46 750 heures de travail mensuelles… ce qui correspond en 2017, en France, en équivalent SMIC à quelques 450 000 euros mensuels d’économisés ! On comprend pourquoi le brocoli à 5,25€/kg dans les magasins bio se retrouve à seulement 3,25€/kg chez Park Slope Coop. Mieux encore, des services annexes se sont développés comme la garderie pour les enfants des parents qui travaillent ou qui font leurs courses. Ainsi le modèle Park Slope Coop non seulement propose des prix moindres mais augmente aussi la qualité du service rendu.

Qu’à cela ne tienne, il est intéressant de considérer que ce modèle n’est pas si novateur. La Park Slope Coop a déjà soufflé ses quarante bougies et les coopératives alimentaires sont nées courant XIXe siècle, quelques vingt ans avant l’édition des travaux d’Haëckle (1844 : naissance de The Rochdale Equitable Pioneers Society en Angleterre), dans un élan qui ferait pâlir le monde alternatif contemporain. Pourquoi cet élan a-t-il succombé au fil des ans ? En France, selon Cernesson, c’est parce que la grande distribution a proposé un meilleur service. Le bénévolat n’a pas semblé aussi rigoureux dans la propreté des lieux que le salariat… L’achalandage a aussi été d’une qualité moindre, avec des prix plus hauts et des marges moindres. Qui dit coopérative ne dit pas nécessairement stratégie ni efficacité. S’ajoute le fait que si le temps d’implication est généralement faible pour le service rendu, il mobilise un temps de travail supplémentaire qui peut freiner lorsque les gens ont déjà un emploi ou encore qu’ils souhaitent profiter des services de plusieurs coopératives. Du côté des Etats-Unis, selon Tom Boothe (fondateur de la Louve à Paris) dans les années 80 le phénomène des coopératives a perdu de vitesse et l’obligation de travail bénévole a été substituée au profit de parts dans le capital. C’est la crise qui relancerait le succès de Brooklin du Park Slope Food Coop. Une étude plus poussée des raisons du désengagement serait bienvenue car l’Argentine a assisté à peu près au même phénomène. L’incroyable Argentine coopérative du début des années 2000 n’est plus. Pire, la misère progresse et le nouveau gouvernement est en quête d’investissements étrangers soulignant l’incapacité du pays à assurer son autonomie malgré qu’il reste la 3e puissance économique du continent latin. Est-ce que ces actualités referont l’Argentine coopérative ?

Bien qu’elles puissent paraître diverses et variées, l’un des facteurs clés de réussite de la Park Slope Coop tient dans la simplicité et l’uniformité des tâches qui en outre ne demandent pas d’expertise. C’est ce qui en fait sa force quand l’heure est à la coopérative : facilement transmissible, accessible à tous, le modèle de coopérative par bénévolat n’est faisable à grande échelle quand quiconque peut immédiatement se rendre utile. On reste sur un modèle de grande distribution et donc essentiellement d’emmagasinage et de caisse. L’un des enjeux de la transition consiste donc à penser ce modèle pour d’autres secteurs d’activité notamment dans les services et surtout de challenger la question des différences d’expertises, problématique qui semble freiner aussi la propagation à grande échelle d’autres modèles comme par exemple les SELs (Système d’Echange Local). Car si les coopératives couvrent un large éventail d’activités, rares sont celles dont les utilisateurs finaux sont les producteurs. Or, c’est bien là qu’on touche une approche interactive entre la production et la consommation et qu’on quitte un modèle segmenté voire hiérarchique où les consommateurs dépensent, les producteurs sont payés et les décisionnaires travaillent l’usure.

Pour celles et ceux qui commencent à se familiariser avec l’approche etikamondienne, la question de la coopération dans l’entreprise (fusse-t-elle à but non lucratif) touche le champ éthique de la démocratie (la médiation). Plus la coopération est réussie et plus ce champ est validé. Je n’ai pas la recette miracle, au contraire, je ne peux que reconnaitre que j’ai parfois du mal à travailler en collectif (quel beau challenge et ô combien pour beaucoup d’entre nous nous sommes mauvais en la matière), mais une chose est certaine : si le collectif parvient à répondre à la liberté des individus à disposer d’eux-mêmes tout en les incluant dans le processus de création, alors le sens même de la société se matérialise dans l’excellence. C’est là où l’on remarque avec évidence qu’un champ de l’éthique réussi en atteint d’autres : s’il y a démocratie, c’est que le champ social est au moins en partie réalisé et il y a fort à parier que le champ de l’économie (échange) doit être pas mal non plus.

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