
Sous la peau de l’Océan : rencontre avec François Sarano
Conteur hors pair et homme de cœur, François Sarano, océanographe au CV impressionnant, a accepté de répondre à nos questions sur son parcours et ses idées, en particulier au sujet des delphinariums. Merci à lui de nous livrer avec ferveur et passion le fruit de ses réflexions et de ses observations. Ses convictions en font un être rare qu’il est bon de croiser sur le chemin de l’existence. C’est avec un réel bonheur que j’ai recueilli les propos enthousiastes de cet homme, encore émerveillé par son travail si longtemps après ses premières immersions dans le monde sous-marin.
Au nom de tous, encore merci Monsieur Sarano.
Présentation du professionnel :
docteur en océanographie, plongeur professionnel, ancien directeur de recherche du Programme Deep Ocean Odyssey, chef d’expédition et ancien conseiller scientifique du Commandant Cousteau. Pendant treize ans, Il a participé à une vingtaine d’expéditions à bord de la Calypso. Il a été responsable du département « Ressources Halieutiques » au WWF France et à l’origine, avec Laurent Debas, du concept d’UEGC, Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées, pour une gestion durable des ressources halieutiques par les pêcheurs. Il est également cofondateur de l’association Longitude 181 Nature avec Vincent Ohl dont l’objectif est la protection du milieu marin et le partage équitable de ses ressources, en s’appuyant sur la Charte Internationale du Plongeur Responsable. Plongeur, conseiller scientifique et coscénariste du film Océans réalisé par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud.
Il est conseiller scientifique et coauteur de « Le peuple des Océans », série de 4 documentaires de 52 minutes (réal J. Perrin et J. Cluzaud). Il est coauteur avec Stéphane Durand des livres Océans (Éditions Seuil), issus de la réalisation du film et coauteur avec sa femme, Véronique, de plusieurs livres et guides sur la Libye et la Sicile (Éditions Vilo). Il est aussi l’auteur de « Rencontres Sauvages, Réflexion sur 40 ans d’observations sous-marines.» (Éditions Gap).
François Sarano conçoit un programme de conférences à destination des entreprises et collectivités, « Océan, le dernier territoire sauvage… » afin de communiquer sa passion pour la mer et ses habitants.
(source Wikipédia)
Entretien :
Qu’est ce qui ou qui vous a poussé à l’eau ?
Mes parents m’ont fait découvrir les richesses de la méditerranée qui, dans les années 50/60, était encore riche. Il y avait encore beaucoup de poissons. J’y ai découvert le Poulpe, animal merveilleux, qui lorsqu’on l’a vu une fois vous envoûte et vous entraîne dans le monde marin.
Pourrait-on dire que c’est votre animal marin fétiche ?
Non, je n’ai pas d’animal fétiche, tous les êtres sont merveilleux, même les arbres le sont quand on y prête attention, quand on est un peu curieux… la vie est extraordinaire ! Mais peut-être que la vue de ce poulpe, sa capacité à changer de couleur, à exprimer sa peur ou sa faculté à se cacher simplement en changeant de texture de peau et de couleur, m’ont fasciné et ont déclenché mon appétit de découverte.
Comment êtes-vous devenu océanographe ?
En rentrant en France , après de deux années de coopération dans le désert saharien où j’ai enseigné les sciences naturelles, je me suis dit qu’il y avait d’autres mondes à découvrir. Je pratiquais la plongée sous-marine depuis des années et j’en avais été privé pendant deux ans. Je me suis dit que c’était peut-être le moment de me replonger, au propre comme au figuré, et me suis lancé dans des études d’océanographie à la faculté de Marseille avec les grands maîtres de l’époque dont Jean Marie Pérès, l’un des océanographes les plus connus au monde. J’ai fait, entre Marseille et la Rochelle, un doctorat d’océanographie.
Si vous deviez faire la promotion de votre métier auprès d’enfants, quel serait votre discours ?
Merveilleux, il n’y a pas d’autre mot : c’est un métier merveilleux ! Un métier où l’on est tous les jours en questionnement, tous les jours face à des choses que l’on ne connait pas, qui sont à la fois pleines de questions sur l’histoire de ce monde, sur la richesse de la vie et de son évolution et sur nous-même… Cette profession nous emmène à nous interroger sur le sens de la vie et c’est bouleversant de rencontrer des grands animaux sauvages, indomptés, libres qu’on ne peut plus rencontrer à terre. Par endroit, on est encore dans un monde presque vierge, parce que les océans sont tout de même moins agressés que les zones terrestres. C’est le dernier territoire sauvage dans lequel on peut encore s’immerger.
De votre observation personnelle des fonds, avez vous constaté des changements majeurs sur la raréfaction de certaines espèces ou au contraire la prolifération d’autres ?
oui j’ai constaté des changements. J’ai vu par exemple les requins disparaître. Quand nous plongions avec mes amis de la Calypso dans des régions où l’on ne pêchait pas encore le requin, il y en avait partout. Aujourd’hui on n’en voit rarement. Pour voir un requin de nos jours en Méditerranée c’est difficile.
De même, dans les années 70, quand nous plongions, nous étions souvent visités par les grands thons rouges, aujourd’hui c’est beaucoup plus rare.
Oui, j’ai vu des zones se dégrader, des espèces dont les populations ont diminué ,mais dans le même temps, et j’insiste la dessus, dans le même temps, j’ai vu le retour des baleines, j’ai vu aussi des zones qui étaient détruites et qui grâce à des mesures de protection ont retrouvé une richesse incroyable !
Prenons l’exemple des baleines, mais on pourrait aussi prendre l’exemple de tous ces grands mammifères que nous avons chassé quasiment jusqu’à l’extinction et qui aujourd’hui parce qu’ils bénéficient de moratoires,( la baleine bénéficie d’un moratoire sur la chasse depuis 1982), reconquièrent leur territoire. Il y a 40 ans la baleine avait pratiquement disparu, aujourd’hui toutes les populations de baleines sont hors de danger d’extinction. Ce n’est pas difficile de préserver l’environnement, cela ne coûte rien !
Il suffit de ne rien faire, la nature n’a pas besoin que nous l’entretenions, il suffit d’arrêter de l’agresser..
Après plus de 30 ans de non chasse, environ 3 générations, les populations de baleines explosent un peu partout sur le globe. C’est réjouissant parce que tout le monde peut profiter de la présence de ces animaux gigantesques. C’est un franc succès, mais il faut le replacer à sa juste valeur, ce succès dit qu’il suffit de ne pas agresser la nature pour qu’elle puisse revenir, encore faut-il le faire !
Le succès n’est pas définitif, on sait que les japonais et un certain nombre de petites nations souhaitent reprendre la chasse. Or avec la puissance de nos navires actuels, en quelques années, disons 4 ou 5 ans, on pourrait réduire à néant les populations de cétacés et tous les efforts des 30 ou 40 dernières années.
Il y a urgence à faire comprendre à tous que la vie sauvage est une richesse commune, le patrimoine le plus précieux de l’humanité. Nous devons savoir partager la planète avec nos « colocataires ». Tout le monde sera gagnant.
Tous les lieux qui ont été mis en réserve, où l’on a interdit la pêche excessive ont vu la vie revenir Ces lieux-là abritent des grands poissons âgés, on retrouve des grands prédateurs âgés.
Une chose est certaine, c’est que l’état de santé d’un écosystème se lit dans la présence des grands prédateurs âgés. Vous ne pouvez pas avoir de grands prédateurs âgés dans un écosystème perturbé et d’écosystème sain sans la présence des grands prédateurs.
A titre d’exemple, la petite île mexicaine de Gadalupe, à l’ouest de la Basse-Californie dans l’océan Pacifique, a été ravagée par les chasseurs et les pêcheurs à la fin du 19eme siècle. Cette île-là a été « oubliée » et mise en réserve par le gouvernement mexicain. Un siècle plus tard c’est l’un des endroits les plus riches de cette planète. On y retrouve la plus grosse population de l’hémisphère nord d’éléphants de mer et une population de poissons qui peuvent supporter d’une population d’une centaine de grands requins blancs. Il faut que l’écosystème soit très sain pour supporter une telle pression de prédation. Cet écosystème-là était complètement détruit, il y a un siècle, il s’est reconstitué parce qu’on l’a laissé en paix.
En combien de temps a-t-il pu se régénérer ?
Une quarantaine d’années, mais on le redécouvre aujourd’hui.
En deux mots : Quand on laisse à la nature un espace de liberté, elle s’y rétablit et elle s’y rétablit en force, elle n’a pas besoin d’être entretenue ni qu’on s’occupe d’elle, elle se débrouille très bien toute seule. La préservation du vivant ne coûte rien ! C’est très simple et tout le monde peut en bénéficier.
Sans aller aussi loin, prenons les réserves marines en Méditerranée, celles qui sont proches de nous , Port Cros, Scandola, on y voit une richesse incroyable. Tout le monde s’extasie sur les richesses de ces réserves ! Mais je dis non, ces réserves ne sont pas spécialement riches… elle montrent simplement ce qu’est la Méditerranée lorsqu’elle n’est pas agressée. La Méditerranée tout entière devrait foisonner comme les réserves marines ! C’est facile à obtenir, il suffit d’arrêter d’agresser. Alors la question c’est pourquoi ne le faisons-nous pas ? Qui ne voudrait pas gagner beaucoup sans rien dépenser ?
Est ce que ce n’est pas parce qu’on a perdu le lien avec notre milieu naturel ?
Je crois qu’on a à la fois perdu le lien avec le milieu naturel mais que surtout on ne perçoit pas que les rares contraintes pour préserver cette nature seraient très largement compensées par un gain de richesse phénoménal.
Il faut retenir de tout ceci qu’Il n’est pas très difficile de retrouver une richesse qu’on a oubliée et qui profitera à tous.
Au point où l’on en est de la pollution dans tous les sens, plastique, nucléaire, etc… est-ce que vous pensez que c’est encore réversible ?
Aujourd’hui, nous sommes dans une situation donnée. On ne peut pas revenir en arrière, mais on peut prendre une autre route.. Tout ce qu’on a mis dans l’eau, les biocides, pesticides, insecticides ne sont pas fait pour favoriser la vie, c’est fait pour tuer. Ce que je constate, c’est que la vie est solide et que lorsqu’on arrête de l’agresser, grâce à cette solidité, elle revient. Par conséquent, aujourd’hui on sait où nous en sommes et on peut infléchir cette destruction de la vie que nous menons assez systématiquement, simplement par décision.
Ce qui est fait est fait, mais on peut aussi réorienter notre consommation et notre production de produits toxiques.
Vous qui avez passé pas mal de temps sur « la Calypso », que ce bâtiment soit en train de rouiller dans le port de Concarneau quel est votre sentiment ?
Il est très triste que ce bateau n’ait pas été sauvé en temps utile, il aurait pu l’être si toutes les volontés l’avaient permis. Mais regardons devant ! Parce que le monde ne se construit pas hier, il se construit demain.
Je vous ai entendu évoquer « la peau de l’océan » qu’entendez vous par ce terme ?
C’est magique la peau de l’Océan ! Cette fine pellicule qui nous cache, comme la peau, un monde mystérieux, qui n’a rien a voir avec celui que nous connaissons sur les continents.. C’est cette toute petite pellicule de surface qui fait l’intermédiaire entre notre monde, le monde aérien dans lequel on respire avec nos poumons, dans lequel les baleines, les dauphins respirent avec leurs poumons et le monde des poissons et des animaux qui respirent avec leurs branchies. C’est à la fois une séparation entre deux mondes, comme la peau, et une union entre deux mondes, parce qu’à travers cette peau, tous les échanges se font, les échanges gazeux, les échanges entre les animaux du ciel et ceux de la mer. C’est quelque chose qui vit, qui bouge…C’est le lien entre le monde que nous connaissons et celui magique de l’Océan qui reste à découvrir.
En tant que plongeur, pourrait-on vous considérer comme un comportementaliste des espèces marines ?
Oui, un éthologiste, … le comportement des animaux m’intéresse, les relations que les espèces tissent entre elles m’intéressent. Les RELATIONS ! Ce sont ces relations qui définissent les êtres vivants, bien mieux que leurs formes. C’est pourquoi les delphinariums sont des absurdités scandaleuses ; parce que lorsque l’on met un dauphin dans un delphinarium, on nie la vie, parce qu’en l’emprisonnant hors de son monde, loin de sa famille, on nie ce qui fait de lui qu’il est un dauphin : les relations qu’il a avec son clan, avec les autres espèces et avec le milieu. C’est pour ça que les delphinariums sont une absurdité !
C’est pas seulement que c’est dramatique pour les dauphins que l’ont met dans une prison, (la capture des dauphins ne se fait jamais sans casse), mais on laisse croire au spectateurs que ce qu’ils ont en face d’eux ce sont des dauphins que c’est pédagogique ! et que ça représente la vie des dauphins. Scandale ! Non, c’est une escroquerie dramatique parce que c’est présenter au public une idée totalement fausse de la vie. La vie d’un dauphin c’est tout sauf ça ! Ce que l’on voit dans les zoos ou les delphinariums ne sont ni des éléphants ni des dauphins, mais des formes d’éléphants ou de dauphins.
Entrainer un enfant dans un delphinarium est la pire des éducations car cette prison laisse croire aux enfants que la nature est à la disposition de nos caprices.
Il n’y a aucun argument qui puisse justifier, l’emprisonnement des grands animaux !
Vous avez dit que les requins ne nagent pas côte à côte….
Je parlais des grands requins blancs, il y en a plusieurs centaines d’espèces et autant de comportements. Les requins marteaux, les requins gris les requins soyeux qui sont des requins grégaires qui nagent côte à côte. Les grands requins blancs sont des requins solitaires qui ne nagent ni ne chassent de conserve. Quand ils se retrouvent sur un site parce qu’ils ont senti une proie, ils nageront souvent en opposition en se surveillant et s’évitant.
Ici une photo de François Sarano nageant près d’un grand requin blanc (crédit photo Aldo Ferruci)
Y a t-il une raison particulière à ce comportement du requin blanc ?
Le rôle ou la raison sont des termes qui me font un peu peur. La vie n’a ni rôle ni raison. Il se trouve que ce comportement-là leur permet de vivre et de se reproduire et ça se suffit en soi. Que les choses puissent avoir une raison me paraît être un questionnement qui nous est propre à nous humains cartésiens. Comme le rôle de l’animal dans la nature, il n’a aucun rôle, il a une place qui fait qu’il a des relations avec d’autres espèces et avec le milieu, mais c’est une place, pas un rôle. Il faut se méfier du terme de rôle car si on cherche le rôle de tel ou tel animal, on peut vite déraper et en venir à la conclusion que si ce rôle n’est pas tout à fait nécessaire, l’animal, l’espèce peuvent disparaître…Par extension, on peut dire que : qui n’est pas vraiment « utile », nécessaire peut être supprimé… dans notre société, les gens qui ne sont pas très utiles sont mis de coté, jusqu’au jour où on voudra les éliminer.
Vous faites bien de le préciser parce que dans cette voie, on peut aller jusqu’à l’eugénisme le plus total…
oui les dérapages sont vite faits, on le fait déjà avec les animaux : quel rôle a-t-il ? Pas de rôle ? alors on peut l’éliminer ! Alors que si je sais faire la place à tous ces animaux encombrants, si je sais respecter ceux que je ne connais même pas encore, ceux que je ne connaitrais peut-être jamais, ceux qui ne sont pas rentables, …, je saurais faire de la place pour chacun d’entre nous avec ses différences, et donc ses richesses !
Que considérez-vous comme le plus important dans la vie d’un être humain ?
L’altruisme, la générosité, l’attention, la curiosité, l’écoute….C’est difficile de répondre.
Par rapport à votre métier, quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour l’accomplir ?
Il faut être curieux et attentif, il faut se dire que ce monde est magnifique et que ça vaut la peine d’essayer de le comprendre, non pas pour en tirer profit, ce qui est souvent le cas, mais comprendre pour mieux écouter. Ce qui est valable pour les animaux est aussi valable pour les gens qui ont des cultures et des traditions différentes.
C’est ce qui évite la xénophobie et le racisme
Exactement…
Que pensez-vous de l’élevage de poissons ?
L’élevage de poissons carnivores est une absurdité qui dans certains cas est à la limite de l’escroquerie et du vol.
Je m’explique : Quand on élève du poisson carnivore que ce soit du thon rouge, de la morue ou encore du bar, on est obligé de le nourrir avec des protéines qui viennent de poissons sauvages. Autrement dit, l’élevage de poissons carnivores n’est qu’une forme de pêche détournée ! Quand on nourrit du thon rouge avec 15 kilos de maquereaux, de sardines ou d’anchois pour lui faire prendre un kilo, on ne fait jamais que prélever 15 kg de poissons dans la mer. C’est un détournement de langage d’abord, il n’y a pas d’élevage mais simplement engraissement et c’est surtout une perte incroyable de protéines parce que ces 15kg de poissons on pourrait très bien les manger directement ! Donc tout ce qui est aquaculture de poissons carnivores est du point de vue énergétique une absurdité. Heureusement qu’au néolithique nos ancêtres ont été plus clairvoyants que nous parce qu’ils ont élevé des chèvres qui sont des animaux herbivores et non des lions qui sont des carnivores ! Imaginez que les hommes du néolithique aient élevé des lions et soient allés chasser des gazelles pour les nourrir ! C’est un peu l’image de ce que nous faisons en aquaculture. Cela se fait non seulement au détriment des écosystèmes marins mais aussi aux dépens des petits pêcheurs qui vivaient de prélèvements relativement modestes et qui se retrouvent d’un seul coup confrontés à des prélèvements gigantesques faits par des bateaux industriels. Et de tous les consommateurs les plus pauvres qui pouvaient s’offrir une sardine mais qui ne peuvent pas se payer des sushis de thon rouge !
Justement à propos de cette surpêche, auriez vous quelques conseils de bon sens à donner aux consommateurs que nous sommes sur les espèces à éviter ?
Eviter déjà tous les poissons carnivores d’élevages. Mangez des huitres et des moules qui se prêtent très bien à l’élevage, on recueille les naissains et ça se fait tout seul…Que les gens consomment des huitres moules et coquillages, formidable ! Mais qu’ils renoncent aux poissons carnivores haut de gamme, d’élevage. Evidemment, le thon rouge en fait partie. Manger des poissons des pêcheries bien gérées, par exemple celles contrôlée par le MSC (Marine Stewardsheep council )
Enfin, lorsque vous avez du poisson dans votre assiette rendez-vous compte que c’est quelque chose de précieux, d’extraordinaire et de rare. La mer peut nous donner 85 millions de tonnes de poissons par an et pas plus. Or nous sommes aujourd’hui 7 milliards et demain 10 milliards à en vouloir… cela ne fait pas beaucoup et il faut partager !
Vous avez fondé une association longitude 181 nature quel en est l’objet ?
L’objectif de l’association est la protection de l’univers marin et le partage équitable de ces ressources en diffusant d’un code éthique qui s’appelle la charte internationale des plongeurs responsables qui propose un certain nombre de valeurs qu’on essaie de transmettre à tous les plongeurs et amoureux de la mer et qui nous permet de mieux vivre et plus en harmonie avec le milieu marin mais aussi avec les populations riveraines des régions où l’on va plonger. Car l’impact des plongeurs souvent riches touristes sur les pays du tiers monde relativement pauvres peut faire basculer des vies, donc se rendre compte de ce que l’on fait lorsqu’on consomme beaucoup d’eau douce et qu’avec son pouvoir d’achat on peut consommer à outrance des produits de la mer et en priver ainsi les gens qui en vivaient autrefois. De cette charte traduite en 23 langues, on mène un certain nombre d’actions qui peuvent être de terrain ou de lobbying pour la préservation des requins, des dauphins ou un certain nombre d’autres actions à la demande des centres de plongée ambassadeurs qui sont affiliés à notre association et qui diffusent ces valeurs.
Catherine GAY pour Etika Mondo
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